Avis | Le meilleur des mondes

Le meilleur des mondes – Aldous Huxley

320 pages

« Voici près d’un siècle, dans d’étourdissantes visions, Aldous Huxley imagine une civilisation future jusque dans ses rouages les plus surprenants : un État Mondial, parfaitement hiérarchisé, a cantonné les derniers humains « sauvages » dans des réserves. La culture in vitro des fœtus a engendré le règne des « Alphas », génétiquement déterminés à être l’élite dirigeante. Les castes inférieures, elles, sont conditionnées pour se satisfaire pleinement de leur sort. Dans cette société où le bonheur est loi, famille, monogamie, sentiments sont bannis. »

Une lecture a priori de science fiction mais qui fait froid dans le dos quant à son réalisme.

Le meilleur des mondes : Un monde dans lequel les parents n’existent pas. Les bébés sont fabriqués puis divisés dans des classes sociales. La naissance s’accompagne d’une tâche à remplir, d’une vie toute tracée et prédéfinie. Mais qu’en est-il du bonheur et du libre arbitre dans une telle société ? Les protagonistes issus de cette société où tout est programmé vont partir à la découverte des sauvages, étranges personnages tout à fait en marge.

Les descriptions sont bien plantées. Le décor aussi. Cet univers dystopique à la fois lointain et très proche m’a bien plu. En revanche, le récit est parsemé de longueurs et j’ai eu beaucoup de mal avec le style parfois un peu pesant de l’auteur. Le texte est ponctué de très longues périodes qui auraient sans doute pu être évitées. Le récit n’est pas rythmé et c’est ce qui m’a causé bien des difficultés durant ma lecture.

J’ai eu beaucoup de mal à finir ce livre. Ma lecture s’est étalée sur des mois entiers ce qui ne m’est pas habituel. Néanmoins je pense que c’est un livre à lire (au moins) une fois dans sa vie puisqu’il constitue à mon sens un incontournable de la littérature. Je le relirai peut-être plus tard pour voir si ma lecture est davantage fluide. 


E X T R A I T S

« Les mots peuvent ressembler aux rayons X : si l’on s’en sert convenablement, ils transpercent n’importe quoi. »

« – Mais je n’en veux pas, du confort. Je veux Dieu, je veux de la poésie, je veux du danger véritable, je veux de la liberté, je veux de la bonté. Je veux du péché.
– En somme, dit Mustafa Menier, vous réclamez le droit d’être malheureux.
– Eh bien, soit, dit le Sauvage d’un ton de défi, je réclame le droit d’être malheureux. »

« Le bonheur effectif paraît toujours assez sordide en comparaison des larges compensations qu’on trouve à la misère. Et il va de soi que la stabilité, en tant que spectacle, n’arrive pas à la cheville de l’instabilité. Et le fait d’être satisfait n’a rien du charme magique d’une bonne lutte contre le malheur, rien du pittoresque d’un combat contre la tentation, ou d’une défaite fatale sous les coups de la passion ou du doute. Le bonheur n’est jamais grandiose. »

« Le monde est stable, à présent. Les gens sont heureux ; ils obtiennent ce qu’ils veulent, ils ne veulent jamais ce qu’ils ne peuvent obtenir. Ils sont à l’aise ; ils sont en sécurité ; ils ne sont jamais malades ; ils n’ont pas peur de la mort ; ils sont dans une sereine ignorance des passions et de la vieillesse ; ils ne sont encombrés de nuls pères ni mères ; ils n’ont pas d’épouses, pas d’enfants, pas d’amants, au sujet desquels ils pourraient éprouver des émotions violentes ; ils sont conditionnés de telle sorte que, pratiquement, ils ne peuvent s’empêcher de se conduire comme ils le doivent. Et si par hasard quelque chose allait de travers, il y a le soma. »

« La plus grande partie de l’ignorance peut être vaincue. Nous ne savons pas, parce que nous ne voulons pas savoir. »

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