La rumeur – Zaza Pinson et Christine Davenier
40 pages

« Un nouveau vient d’arriver à l’école. Il est couvert de piques, il se roule en boule, il fait de drôles de bruits en mangeant… Bref, il est TROP bizarre. Alors quand Chiot perd son goûter, c’est lui qu’on accuse. Avec hargne. Pendant que la rumeur gronde, le nouveau se tient tristement à l’écart (et il dessine). »

Dès son arrivée au sein de sa nouvelle école, Hérisson est montré du doigt. « Il est couvert de piques ! », »Il est trop bizarre » raillent aussitôt les autres élèves de la classe. Pendant les récréations, Hérisson, timide, se tient loin du ballon. Les enfants se moquent de lui. Mais les méchancetés éclatent lorsque la barre de chocolat de Chiot disparaît. Immédiatement, tous les soupçons se dirigent vers Hérisson, l’étrange nouveau. Il est insulté, traité de voleur et les moqueries sont relayées. La rumeur persiste et enfle. Jour après jour, Hérisson est un peu plus mis à l’écart, un peu plus seul. Alors, le jeune hérisson craque et hurle toute sa peine, tout son chagrin. Et un beau jour, sa chaise dans la salle de classe est vide. Hérisson n’a plus le courage de venir à l’école. Sur sa table demeurent des dessins colorés des camarades qu’il espérait avoir. Alors, les enfants prennent conscience de leur méchanceté…
La rumeur est un album jeunesse juste et touchant sur le harcèlement et sa genèse. Aussi, il se présente comme une très bonne illustration de l’exclusion, de la diversité, des conséquences des moqueries (que les enfants jugent la plupart du temps anodines) et des relations à autrui. Les animaux anthropomorphisés facilitent l’identification et évitent de faire culpabiliser les enfants lecteurs. Le texte est simple, aéré mais percutant. Cet album offre une parfaite ouverture au débat philosophique dès le cycle 1. Je garde ce précieux titre dans un coin de ma tête. Il m’apparaît comme un support de travail et de sensibilisation pertinent. Mes élèves de moyenne section vont rapidement découvrir cette belle lecture ! Un album à mettre dans les mains de tous, petits et plus grands, pour provoquer un changement.

EXTRAITS