Avis | Les gens heureux lisent et boivent du café

Les gens heureux lisent et boivent du café – Agnès Martin-Lugand

280 pages

« Ils étaient partis en chahutant dans l’escalier. […] J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux. »

☕💔

« Diane perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. C’est peut-être en foulant la terre d’Irlande, où elle s’exile, qu’elle apercevra la lumière au bout du tunnel. »

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Diane est une femme endeuillée. Elle a perdu sa fille et son homme suite à un accident de voiture. Avec son meilleur ami, Diane tient un café dans lequel elle vend des ouvrages littéraires. Pour ne pas se laisser gagner par le chagrin et dans le but de reprendre sa vie en main, la jeune femme part à l’autre bout du monde, en Irlande.

Ma lecture date d’octobre et je ne rédige cette chronique que maintenant. Ainsi, elle sera plus courte que d’habitude puisque mes souvenirs sont peut-être un peu entachés mais pour être brève, cette lecture ne m’a pas laissé un souvenir impérissable.

L’écriture est fluide, les pages se tournent rapidement. La lecture est globalement plaisante même si la majorité des événements reste prévisibles. Le vocabulaire est simple ce qui rend l’ouvrage relativement accessible. Les gens heureux lisent et boivent du café est donc agréable à lire. En revanche, l’aspect psychologique et la détresse de Diane auraient mérité davantage d’attention. La gestion du deuil est un sujet riche en réflexions et qui nous touche tous. Pourtant, j’ai l’impression que cette thématique n’a été qu’effleurée. Le résumé me promettait un écrit bouleversant, mais je n’ai pas été émue. Les émotions dépeintes sont presque caricaturales et Diane semble presque oublier son mari et sa fille du jour au lendemain. Certains passages et même certains personnages (coucou le meilleur ami gay et ses incontournables mimiques) sont imprégnés de clichés et c’est vraiment dommage car l’histoire avait énormément de potentiel. Enfin, puisque Diane part loin de le but d’oublier sa peine, on s’attend logiquement à une descriptions des jolis paysages mystiques qu’offre l’Irlande. Or, il n’en est rien. Encore une fois, c’est bien dommage.

Pour conclure, je crois que les romans d’Agnès Martin-Lugand ne sont définitivement pas pour moi puisque je les trouve globalement superficiels (et que je raffole des écrits dans lesquels les personnages possèdent une psychologie complexe). Cependant, si tu aimes les écrits touchants en surface et enchaîner les pages je te le conseille.

Cette lecture date d'octobre 2020

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 E X T R A I T S

« Si je commence une histoire avec toi, je te reprocherai un jour ou l’autre de ne pas être lui… d’être toi. Je ne veux pas de ça… Tu n’es pas ma béquille, ni un médicament, tu mérites d’être aimé sans condition, pour toi seul et non pour tes vertus curatives. Et je sais que… je ne t’aime pas comme il faut. En tout cas, pas encore. Il faut d’abord que je me reconstruise, que je sois forte, que j’aille bien, que je n’aie plus besoin d’aide. Après ça, seulement, je pourrai encore aimer. »

« J’avais oublié à quel point les parisiens faisaient la gueule en permanence. Un stage de chaleur irlandais devrait être obligatoire au programme scolaire. Je pensais ça, mais je savais pertinemment que, dans moins de deux jours, j’aurais le même visage blafard et peut avenant qu’eux. »

« J’étais simplement capable de profiter de petits bonheurs simples. C’était déjà ça, c’était déjà mieux. »

« Il n’y a rien à raconter. Je te résume la situation très simplement, il m’a fait beaucoup de bien, je lui ai fait beaucoup de mal, et je l’ai certainement perdu définitivement, ça s’arrête là. »

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