Avis | PS : Tu me manques

PS : Tu me manques – Brigid Kemmerer

224 pages

« Juliet a toujours écrit à sa mère. Depuis sa mort soudaine, cette habitude est pour elle comme une bouée de sauvetage. Même si les courriers de Juliet restent sans réponse, elle continue de les déposer sur sa tombe chaque semaine.

Declan n’aurait jamais cru qu’une lettre pourrait changer sa vie. Pourtant, celle qu’il trouve au cimetière, où il fait des travaux d’intérêt général après le lycée, le touche profondément… Et il ne peut s’empêcher d’y ajouter deux mots.

Commence alors une correspondance inattendue entre Le Crépuscule et La Fille du Cimetière, deux étrangers que tout oppose. Ce qu’ils ignorent, c’est que leurs routes se sont déjà croisées… »

Une romance bien loin des clichés qui évoque des thématiques importantes ancrées dans notre quotidien à tous telles que l’amitié, la famille, le deuil ou encore les préjugés et qui invite à une morale sous-jacente emplie de bienveillance.

Les deux personnages principaux vont se découvrir petit à petit à travers un échange épistolaire plutôt original (qui prend ses racines dans un cimetière ce qui est assez peu commun, qu’on se le dise) et poignant, navigant entre sincérité, douleur et sentiments naissants. Juliet et Declan vont faire la connaissance l’un de l’autre à travers une souffrance commune : la perte d’un être cher. Cette perte douloureuse va de paire des difficultés relationnelles manifestes, une forte colère et, plus que tout, l’impression d’être incompris. Pourtant, dans un premier temps sans le savoir, les deux adolescents vont s’apprivoiser mutuellement, accompagnés des accidents qui ont marqué leur vie.

Juliet et Declan se confient de manière magnifiquement honnête, sensible et touchante. Même si le lecteur découvre rapidemment l’identité des deux adolescents, cela n’enlève en rien le charme de cet anonymat dont les personnages principaux ne se doutent pas. J’ai adoré suivre la construction de leur relation ainsi que leur évolution.

Tous les personnages sont à la fois complexes, cabossés par la vie et possèdent leur propre raison d’agir de telle ou telle façon. L’entièreté des personnages est vraiment bien travaillée et c’est un point que j’ai vraiment apprécié. J’adore les psychologies poussées et torturées qui, selon moi, apportent tout de suite de la profondeur au récit quel qu’il soit.

Le personnage de Juliet permet d’aborder habilement la passion de sa mère, à savoir la photographie. Cette dernière constitue un médium que j’apprécie tout particulièrement alors j’ai aimé qu’il en soit question. Ici, cet art se présente à la fois comme un obstacle et un outil de guérison.

Le lecteur est directement projeté dans l’histoire et se pose tout un tas de questions quant à l’identité des personnages et leur rôle dans le roman. J’ai adoré ce début in medias res qui rend les premières pages du roman d’autant plus captivantes.

La plume de l’auteure est très simple mais très touchante et poétique. Le roman se lit très vite, à l’image de la plupart des romans jeunesse. La seule chose que j’ai déploré réside peut-être justement dans cette rapidité, ce rythme un peu trop élevé, et dans la pauvreté de vocabulaire. Par ailleurs, la fin est un peu facile mais elle ne ternit en rien le bon moment que j’ai passé à lire PS : Tu me manques.

E X T R A I T S

« Depuis la disparition de ma mère, mon père et moi, on est devenus deux planètes de chagrin qui suivent des orbites différentes et n’interagissent qu’en cas d’extrême nécessité.  »

« Parfois on atteint un stade où la douleur devient insupportable, où on est prêt à n’importe quoi pour se débarrasser de sa peine. Même si pour ça on en vient à blesser quelqu’un d’autre. »

« J’avais de son chagrin. Il me semblait tellement plus grand que le mien, j’avais peur qu’il me submerge. »

« Il aimait ma mère. Il nous aimait, ma sœur et moi. Ça n’a jamais été un problème. On l’aimait tous, nous aussi. Peut-être que c’était ça, le problème. »

« Tu crois au destin? Parfois je suis tentée de le faire. J’ai envie de croire que nous sommes engagés, chacun, sur un chemin qui mène… quelque part, et que nos chemins se croisent pour une raison. Ça expliquerait la façon dont on s’est rencontrés. Ça expliquerait aussi que tu m’aies raconté la bonne anecdote pile au moment où j’avais besoin de l’entendre. »

2 réflexions sur “Avis | PS : Tu me manques

  1. Merci pour cette belle découverte, ce roman a l’air très touchant et bouleversant… Le deuil est un sujet très difficile à aborder, et la littérature permet bien souvent de le faire avec délicatesse.

    Cela me rassure de savoir qu’il ne s’agit pas d’une romance un peu « cliché », du coup j’essaierai de me le procurer pour le lire ! 😉

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